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Daïmyo, un rêve de samouraï, L'Objet d'art, février 2018

Publié le Mardi 8 Mars 2022

Paris

Daïmyo, un rêve de samouraï, L'Objet d
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La rencontre de deux passionnés peut faire naître des étoiles … L’acquisition de l’armure japonaise Matsudaira du XVIIeme / XVIIIe siècle en 2015 par le musée national des arts asiatiques-Guimet a fourni l’occasion à Catherine Makariou, Présidente de l’institution et à Jean-Christophe Charbonnier, galeriste et spécialiste de réputation internationale, de se donner rendez-vous avec le sublime. De février 2017 à mai 2018, plus de 100 objets liés à l’art militaire du Japon, dont 33 armures exceptionnelles, seront présentés au public. Née d’une collaboration entre le musée Guimet et le Palais de Tokyo, l’exposition ‘’Daimyo-seigneurs de la guerre au Japon’’ est dédiée à ces gouverneurs militaires japonais des XIIeme au XIXeme siècles.

 

Les objets proviennent de collections françaises privées ou publiques. L’hôtel d’Heidelbach présentera des armures, des casques, des sabres et des attributs guerriers ; la rotonde de Guimet exposera 11 armures d’aspect saisissant, et le Palais de Tokyo proposera une expérience sensorielle de l’artiste anglais George Henry Longly, soit : un combat d’armures avec des robots sous-marins…

 

 

 

Un bien d’intérêt patrimonial majeur.

L’armure du clan Matsudaira (période Edo) a été acquise grâce à un ‘’crowdfunding’’ et au Fonds du Patrimoine en 2015. L’utilisation du galuchat est exceptionnelle. Pour les samouraïs, la libellule (aki-tsu) est l’emblème du courage et de la victoire, car elle vole toujours en avant. Elle est très fréquente au Japon, dont l’île principale est réputée avoir la forme d’une gigantesque libellule...

 

 

ARMURE DU CLAN MATSUDAIRA MA12796 a et b

Époque d’Edo (1603-1868), fin 17ème - début 18ème siècle
Fer, galuchat, daim, cuir, laque, soie

Classé « bien d'intérêt patrimonial majeur », achat 2015

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

 

 

 

Prouesse technique inégalable

L’armure, objet ostentatoire, est un prétexte à une débauche de technique et de luxe qui aboutit à un résultat d’une beauté saisissante. Celle-ci a été façonnée par la plus illustre famille d’armuriers du Japon, les Myôchin. Le masque, de type mempô, prend la forme d’une tête de tengu, animal fabuleux. Le lion (shishi), symbole de force inouïe, et figuré en relief sur le (cuirasse), est issu d’une iconographie chinoise. L’armure est présentée sur son coffre de rangement, comme dans les musées japonais.

 

 

ARMURE

Fichier : ARM_JCC_01a.psd

Lieu d'exposition : MNAAG

Armure portant les armoiries du clan Maeda, conçue et réalisée en 1741 par Myôchin Shikibu. Ki No Muneakira.

Fer, alliages, laque, soie, cuir

Collection privée

© ToriiLinks

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un casque destiné à impressionner l’ennemi

L’élite militaire confirme son rang par la visibilité et par la qualité de ses attributs. Le chef de guerre doit être identifiable par tous et à grande distance. Les parties amovibles de ce casque spectaculaire (kawari kabuto), véritable emblème totémique, sont assemblées par charnières et par pitons. Il est entièrement manufacturé à partir de feuilles de fer naturel par la technique du repoussé, une prouesse ahurissante pour un métal aussi peu plastique.

 

CASQUE SPECTACULAIRE 2

Fichier : CA_KAW_PJ_01.psd

Lieu d'exposition : MNAAG

Casque spectaculaire (kawari kabuto) représentant une coiffe nouée autour de la tête

Milieu de l'époque Edo (1603-1868)

Fer, laque, soie

Collection privée

© ToriiLinks

 

 

Le rouge de la légende

La laque solidifie le fer naturel et le rend inaltérable. Le laque rouge, qui à la fois cache le sang qui coule et effraie l’ennemi, est une signature visible de très loin. Les masques laqués bénéficient d’une technique complexe de laque sèche (harikake) montée sur un timbre en fer. Ce mempô en forme de tête de tengu reprend le mythe selon lequel ces habitants légendaires des forêts à la tête de corbeau ont la peau du visage rouge.

 

 

 

 

17 - MASQUE TENGU ROUGE

Fichier : MA_MEN_JCC_05a.psd

Lieu d'exposition : MNAAG

Masque (menpô)

XVIIIe - XIXe siècle

Fer, laque, soie

Collection privée

© ToriiLinks

 

 

 

 

 

 

 

Nabeshima Yoshishige (鍋島 吉茂 (1707-1730) fut le 4e seigneur du puissant domaine de Saga, (佐賀藩, Saga-han), très célèbre pour ses magnifiques porcelaines. Ce domaine était gouverné par le clan Nabeshima (tozama daimyo) du XVIe au XIXe siècle. Le domaine était très puissant en raison de son activité économique florissante. Le (cuirasse) en fer repoussé naturel est ornée d’un magnifique dragon. Les impressionnants wakidate (ornements latéraux du casque) sont en forme de mandibules de lucarne (kuwagata mushi), et le maedate (ornement frontal) est en forme de kiri (paulownia) en bois doré.

 

7 - Armure conçue pour le daimyô Nabeshima Yoshishige (1664-1730), 4e seigneur de Saga en Hizen et réalisée par Miyata Katsusada en 1707.

Fer, alliages, laque, soie, cuir

Collection privée

© ToriiLinks